C'est une étape importante que vient de franchir la société Solarinblue, une start-up française spécialisée dans le solaire flottant en mer. Elle vient d'inaugurer ses deux premières unités photovoltaïques dans le port de Sète, dans l'Hérault, dans le cadre d'un projet nommé Sun'Sète.
Avec ses 12 mètres de long, 9 de large et 3,5 de haut, le démonstrateur se compose d'une structure en acier galvanisé posée sur des flotteurs en PEHD recyclé sur laquelle sont fixés 20 panneaux solaires. Regarder le reportage vidéo.
Deux premières unités seront installées à 1,5 km de la côte sur un site d'essai. Tout un ensemble de capteurs équipent l'installation pour valider la structure, l'assiette globale et la production électrique en fonction de la météo. Théoriquement, elle peut supporter des vents dépassant les 200 km/h et des vagues de 10 à 12 mètres de haut. Pour rester en place, un ancrage est nécessaire, mais il nuira peu aux fonds marins. Écoutez Antoine Retailleau dans le reportage vidéo, cofondateur de Solarinblue.
Les espaces entre les unités ainsi que la hauteur de l'installation permettraient aussi de laisser filtrer suffisamment de lumière pour la faune et la flore. Cette hypothèse reste néanmoins à vérifier sérieusement car les projets de développement sont immenses.
Dans un premier temps, la centrale solaire passera, fin 2023, de 2 à 25 unités, ce qui amènera sa puissance à 300 kWc pour une superficie de 0,5 hectare. L'électricité sera transportée par un câble jusqu'au port de Sète pour répondre aux besoins énergétiques de ses infrastructures.
Mais à moyen terme, le nombre d'unités sera démultiplié, avec des projets « de 5 mégawatts » et le directeur général, Aurélien Croq, prévoit, à plus long terme, des puissances de « 10, 20, 100 mégawatts, voire 1 gigawatt ». « On ambitionne d'être le leader mondial et on projette à l'horizon 2030 plus de 50 gigawatts installés et, en 2040, plusieurs centaines de gigawatts à développer ».
Reste la question de la consommation de l'espace maritime de ces très grandes installations. Si une petite centrale de 300 kWc a besoin d'un demi-hectare, une centrale de 5 mégawatts couvrirait environ neuf hectares. Il va donc falloir trouver des terrains d'entente avec le monde de la pêche et bien choisir les zones d'implantation.