Ce ne sont ni la rudesse de l'hiver ni la migration, pourtant réputée risquée, qui influent le plus sur la survie de 16 espèces de passereaux communs de France, mais la qualité du lieu de reproduction. Une étude (1) publiée dans la revue scientifique Ecology montre que les variations de survie adulte annuelle de ces 16 espèces (9 résidentes ou migratrices à courte distance et 7 migratrices à longue distance) sont synchrones à 76 %. Autrement dit, les années de forte (ou faible) mortalité sont majoritairement les mêmes sur l'ensemble des espèces, quelle que soit leur lieu de résidence hivernale.
D'après cette même étude, ce sont plutôt les conditions environnementales (la météo, mais aussi par exemple l'accès à la nourriture) dans lesquelles les oiseaux se reproduisent qui ont une incidence déterminante sur leur probabilité de survivre jusqu'à la saison de reproduction suivante. Et ce, même pour les espèces ne passant que le tiers de l'année dans leur aire de reproduction. Cette variation synchrone de la démographie des espèces augmente le risque d'extinction locale simultanée, mettant en danger la biodiversité aviaire, précisent dans un communiqué les équipes du Muséum national d'histoire naturelle et du CNRS à l'origine de l'étude : « Il est prioritaire de maintenir des écosystèmes diversifiés et fonctionnels sous nos latitudes, pour préserver la biodiversité commune aviaire, y compris celle que nous partageons à l'échelle intercontinentale. »