« On fait sauter tous les verrous de la réindustrialisation ensemble », ont vanté le ministre de l'Industrie, Roland Lescure, et son collègue de la Transition écologique, Christophe Béchu, en dévoilant, ce mardi 16 avril, une liste de 55 sites « clés en main ». Les trois verrous actuels à l'implantation industrielle, indique le premier, sont le foncier, les financements et les talents. Avec la liste de sites aujourd'hui dévoilée, le Gouvernement ambitionne de régler la difficulté du foncier.
La mise à disposition de ces sites pour les candidats à une implantation industrielle avait été annoncée par Emmanuel Macron lors de la présentation du projet de loi Industrie verte en mai 2023. Un appel à candidatures avait ensuite été lancé lors de la Convention des intercommunalités de France en octobre dernier par les ministres chargés de l'Industrie et de la Transition écologique.
Trente friches industrielles
Ces sites deviennent éligibles à un accompagnement en vue, suivant les cas, de les dépolluer, d'assurer le raccordement en eau, gaz ou électricité, et/ou de les équiper des infrastructures de transport nécessaires, explique Roland Lescure. L'accompagnement se traduit également par la promotion des sites par les agences régionales de développement ou par Business France pour les investissements étrangers. « Les sites sélectionnés pourront solliciter, selon leurs besoins et leur maturité, les services de l'État, les Régions et les opérateurs compétents », indique le Gouvernement.
Cinq sites disponibles en 2024
Pour 2024, cinq sites sont disponibles : le site Mérieux Rovaltain, à Alixan (Drôme), le parc d'activités Ozans, à Étrechet (Indre), la base logistique Intermarché, à Alloinay (Deux-Sèvres), le site Mazeran Genvia, à Béziers (Hérault) et le site portuaire d'Arles (Bouches-du-Rhône).
D'autres, pour lesquels « des études restent à mener mais sans travaux majeurs ou démarches réglementaires importantes », seront disponibles sur la période 2025 à 2027. Les derniers, « comprenant une grande part de friches, avec des travaux, études et démarches lourdes à effectuer comme le changement de PLU, etc. », ne seront disponibles que sur la période 2027 à 2030. Car outre la question des raccordements et des infrastructures, l'objectif des sites clés en main est d'avancer au maximum les études réglementaires préalables. Mais le Gouvernement reste discret sur ce volet, alors que des processus de simplification sont parallèlement engagés à travers les projets de décrets d'application de la loi Industrie verte et le projet de loi de simplification porté par Bercy.
En tout état de cause, l'objectif est de tendre vers un durée moyenne de neuf mois pour l'installation d'une usine alors que la durée moyenne actuelle est de dix-sept mois.