« En permettant d'abattre encore plus facilement les loups, les ministères remettent en cause la survie de l'espèce entière qui, rappelons-le, est toujours à ce jour strictement protégée », dénoncent les associations One Voice, Animal Cross et Aves. Celles-ci annoncent avoir déposé un recours devant le Conseil d'État contre l'arrêté du 21 février 2024 dernier qui fixe les nouvelles conditions permettant de déroger aux interdictions de destruction des loups.
Les ONG dénoncent la rédaction floue du texte, qui le rend encore plus permissif que l'arrêté précédent. Elles pointent également son adoption malgré 98,58 % d'avis défavorables émis lors de la consultation du public et malgré l'avis négatif du Conseil national de protection de la nature (CNPN).
Quatre autres associations (FNE, LPO, Ferus, Aspas, Humanité et Biodiversité) annoncent également un recours contre l'arrêté, mais également contre l'instruction de la préfète coordinatrice parue deux jours après. « Pour l'heure nous avons fait un recours gracieux contre l'arrêté et un recours hiérarchique contre l'instruction, et préparons les éléments de fond pour le dépôt des futurs recours », précise Jean-David Abel, pilote du réseau Biodiversité de FNE.
En présentant le nouveau Plan loup, qui couvre la période 2024 à 2029, le Gouvernement avait indiqué que les dispositions relatives au tir répondaient aux demandes de la profession agricole. Des dispositions qui permettent de délivrer des autorisations de tirs de défense aux éleveurs de bovins et d'équins dès la première attaque de loups malgré l'absence de mesures de protection, dès lors que ces élevages sont considérés comme non protégeables.
En parallèle, la Commission européenne a prévu d'assouplir le statut du loup pour en faire une simple « espèce protégée » et non plus « strictement protégée ». Un projet que le gouvernement français soutient, mais que dénoncent onze organisations de protection de la nature.