L'Association nationale des élus des littoraux (Anel) annonce le dépôt d'une plainte contre X pour pollution des eaux et des milieux naturels. En cause ? Des granulés plastiques d'origine industrielle, également surnommé pellets ou larmes de sirène. « Depuis les années 1970, nous voyons arriver de manière sporadique ces granulés plastiques industriels. Désormais, c'est très régulier, regrette Alain Blanchard, délégué général de l'Anel. Ils représenteraient une fuite chaque année plus de 40 000 tonnes de plastiques, soit 11,5 milliards de bouteilles en plastique. »
L'association, à travers sa plainte, met en avant la pollution industrielle des eaux et un délit de négligence. « Nous souhaitons qu'il y ait une enquête pour déterminer d'où proviennent ces pellets, souligne Alain Blanchard. L'objectif est que soient inquiétés ceux qui déversent intentionnellement ces granulés, mais aussi ceux qui ne prennent pas les mesures nécessaires. »
Ces granulés sont la matière première utilisée dans l'industrie pour fabriquer les produits. Dans le cadre de la loi Antigaspillage pour une économie circulaire (loi Agec), un décret impose, depuis le 1er janvier 2022, aux sites de production, de manipulation ou transport de ces granulés de s'équiper pour prévenir les pertes.
Les échouages sont constatés aussi bien sur les rivages de la mer du Nord, de l'Atlantique et de la Manche (et plus précisément dans les départements du Pas-de-Calais, du Nord, de la Loire-Atlantique, du Finistère, du Morbihan, de la Vendée, de la Gironde, des Landes et du Pays basque).
Face à cette pollution, des premières plaintes ont déjà été déposées : plainte contre X en janvier 2023 par les maires des Sables-d'Olonne (Vendée) et de Pornic (Loire-Atlantique). Suivi par des associations Bretagne vivante et Eau et rivières de Bretagne ainsi que les branches Pays de la Loire, Vendée et Bretagne de France Nature Environnement (FNE). Le ministère de la Transition écologique a également lancé une procédure au début de l'année dernière. « Plus nous avons de plaignants sur un sujet, plus cela montre l'importance du problème », note Alain Blanchard.
Pour l'instant, les plaintes ont été recueillies par le procureur de la République de Brest et l'enquête poursuit son cours.